miércoles, 9 de noviembre de 2011

La classe de M. Bernard

En el libro Le premier homme (Gallimard, 1994), el escritor francés Albert Camus relata su infancia argelina, huérfano de padre en el entorno de un barrio humilde.Camus señala la importancia que tuvo la escuela, y especialmente un maestro, M. Germain Bernard, para poder traspasar los límites de su familia y de su entorno social (aunque nunca renunciara a ellos):

Sólo la escuela les daba a Jacques y Pierre estas alegrías. Y sin duda aquello que ellos amaban tan apasionadamente en ella era aquello que no encontraban en ellos, donde la pobreza y la ignorancia volvía la vida más dura, más apagada, como cerrada sobre sí misma; la miseria es una fortaleza sin puente levadizo.


En un fragmento de la novela, Camus explica cómo la escuela se convirtió no sólo en una manera de evadirse de la estrecha vida familiar, sino el lugar donde él se sintió, a través de su maestro, "objeto de la más alta consideración": era considerado digno de descubrir el mundo.

"Non, l'école ne leur fournissait pas seulement une évasion à la vie de famille. Dans la classe de M. Bernard du moins, elle nourrissait en eux une faim plus essentielle encore à l'enfant qu'à l'homme et qui est la faim de la découverte. Dans les autres classes, on leur apprenait sans doute beaucoup de choses, mais un peu comme on gave les oies. On leur présentait une nourriture toute faire en les priant de vouloir bien l'avaler. Dans la classe de M. Germain, pour la première fois ils sentaient qu'ils existaient l'objet de la plus haute considération: on les jugeait dignes de découvrir le monde. Et même leur maître ne se vouait pas seulement à leur apprendre ce qu'il était payé pour leur enseigner, il les accueillait avec simplicité dans sa vie personnelle, il la vivait avec eux, leur racontant son enfance et l'histoire d'enfants qu'il avait connus, leur exposait ses points de vue, non point ses idées, car il était par exemple anticlérical comme beaucoup de ses confrères et n'avait jamais en classe un seul mot contre le religion, ni contre rien de ce qui pouvait être l'objet d'un choix ou d'une conviction, mais il n'en condamnait qu'avec plus de force ce qui ne souffrait pas de discussion, le vol, la délation, l'indélicatesse, la malpropreté" (138-139).


 En otro párrafo, Camus explica la diferente relación establecida con su maestro de escuela primaria y la que luego establecería con sus maestros en el liceo:

"La grande différence avec l'école communale était la multiplicité des maîtres. M. Bernard savait tout et enseignant tout ce qu'il savait de la mêmem manière. Au lycée, les maîtres changeaient avec les matières, et les méthodes changeaient avec les hommmes. La comparaison devenait possible, c'est-à-dire qu'il fallait choisir entre ceux qu'on aimait et ceux qu'on n'aimait point. Un instituteur, de ce point de vue, est plus près d'un père, il en occupe presque toute la place, il est inévitable comme lui et fait partie de la nécessité. La question ne se pose donc pas réellement de l'aimer ou pas. On l'aime le plus souvent parce qu'on dépend absolument de lus. Mas si d'aventure l'enfant en l'aime pas, ou l'aime peu, la dépendance et la nécessité restent, qui ne sont pas loin de ressembler à l'amour. Au lycée, au contraire, les professeurs étaient comme ces oncles entre lesquels on a le droit de choisir" (203).


Cuando A. Camus recibió el Premio Nobel de Literatura, escribió una bella carta de agradecimiento a su maestro M. Bernard.

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